En-Nesyri, le rugissement du Lion Buteur sous les éloges de Mourinho

Istanbul, un soir de février. Sous les projecteurs du Şükrü Saracoğlu, le Lion de l’Atlas a encore frappé. Un doublé, une célébration mythique, et une réponse cinglante aux sceptiques. Dans une ville où le football est une religion, Youssef En-Nesyri est en train de devenir un prophète.

La nuit où En-Nesyri a fait taire les critiques

C’était une soirée pas comme les autres. Dans un stade en fusion, face à un adversaire accrocheur, Fenerbahçe avait besoin d’un héros. Un joueur capable de faire basculer le destin, d’élever son équipe au-delà des doutes et des critiques. Et comme souvent ces dernières semaines, c’est Youssef En-Nesyri qui a répondu présent.

Face à Kasımpaşa, l’attaquant marocain n’a pas seulement marqué deux buts, il a imprimé sa marque sur le match. D’abord en ouvrant le score à la 21e minute, un but d’attaquant pur, où sa lecture du jeu et son explosivité ont fait la différence.

Puis en scellant le sort de la rencontre à la 71e, d’un geste aussi clinique que rageur. Entre-temps, Oğuz Aydın avait doublé la mise pour Fenerbahçe (52e), tandis que Mamadou Fall avait entretenu un mince espoir pour Kasımpaşa (62e).

Dans les tribunes, c’était l’explosion. Sur la pelouse, En-Nesyri célébrait avec son geste signature, bras croisés, gants noirs, le regard tourné vers les gradins comme pour rappeler à tous qu’il n’a jamais douté.

Le pari de Mourinho : un coup de génie

Ce soir-là, José Mourinho ne pouvait cacher un sourire en coin. L’entraîneur portugais, habitué aux projecteurs et aux batailles médiatiques, savait qu’il venait de remporter une victoire bien au-delà des trois points.

« J’ai été beaucoup critiqué pour le transfert d’En-Nesyri. On a dit que le club avait payé trop cher. Certains voulaient déjà le vendre en Arabie Saoudite pour limiter les pertes », a lâché Mourinho en conférence de presse. « Mais nous voyons maintenant quel genre de joueur il est. Je n’ai jamais paniqué. Il n’avait pas fait de pré-saison, il lui fallait juste du temps. »

Avec 15 buts en championnat, dont aucun sur penalty, En-Nesyri est désormais le deuxième meilleur buteur de Süper Lig, juste derrière Krzysztof Piątek (18 buts).

Plus impressionnant encore, il a inscrit 12 buts lors de ses huit derniers matchs, dont cinq doublés. Une forme stratosphérique qui fait de lui l’un des attaquants les plus prolifiques d’Europe en 2025.

Un Lion au sommet de son art

Le parcours d’En-Nesyri à Fenerbahçe est une leçon de résilience. Arrivé d’Espagne avec un statut de buteur reconnu, mais dans un contexte de scepticisme, il a dû s’adapter, travailler et prouver. Aujourd’hui, il est bien plus qu’un simple attaquant : il est devenu le fer de lance du club stambouliote, l’icône d’une équipe en quête de gloire.

Son association avec Edin Džeko, d’abord hésitante, commence à porter ses fruits. Son influence dans le jeu de Fenerbahçe est indéniable. Ses courses, son agressivité dans la surface et son sens du but en font une menace constante pour les défenses adverses.

Istanbul, le nouveau jardin d’En-Nesyri ?

Avec cette victoire, Fenerbahçe reste dans la course au titre avec 57 points, trois longueurs derrière Galatasaray (60 points). La saison est encore longue, mais si une chose est sûre, c’est que le club jaune et bleu possède dans ses rangs un attaquant en état de grâce.

À Istanbul, où le football dépasse le simple cadre du sport, Youssef En-Nesyri est en train de se tailler une place parmi les légendes.

S’il continue sur cette lancée, il ne sera pas seulement un Lion de l’Atlas, il deviendra un Sultan du Bosphore.