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Post-derby : les Ultras casablancais brisent le silence et justifient leur boycott


Au lendemain d’un derby disputé sans l’ambiance légendaire des tribunes, les groupes ultras du Wydad et du Raja de Casablanca sont enfin sortis du silence. Dans un communiqué conjoint diffusé ce lundi, les collectifs de la Curva Nord et de la Curva Sud ont exposé, avec fermeté et gravité, les raisons de leur absence lors de ce rendez-vous majeur du football national.


Un boycott décidé en amont et assumé jusqu’au bout


Les groupes révèlent avoir tenu plusieurs réunions en amont de la rencontre, aboutissant à une décision de boycott. Un choix renforcé, expliquent-ils, par une réunion avec les autorités, au cours de laquelle ils ont réitéré leur position. Fidèles à leur ligne de conduite, ils ont volontairement gardé le silence médiatique, « conscients de la sensibilité du contexte » et dans le but de ne pas envenimer davantage l’atmosphère déjà tendue dans la ville.


Un rejet du bricolage institutionnalisé


Parmi les griefs soulevés, la gestion chaotique du chantier de rénovation du stade Mohammed V revient en tête de liste. Les Ultras dénoncent « des milliards dépensés sans résultats tangibles », « des réparations superficielles répétitives » et « une inflation des budgets sans reddition de comptes ». Ils rappellent qu’en huit ans, l’enceinte mythique a été fermée à trois reprises pour travaux, sans évolution significative. Pendant ce temps, d’autres villes ont vu émerger des stades modernes dans des délais records.


Des libertés entravées et un traitement inégal


Les groupes évoquent également le climat de répression subi depuis le début de saison. Interdictions de déplacements, huis clos arbitraires, et disparités de traitement entre les villes alimentent leur sentiment d’injustice. Ce qu’ils qualifient de « marginalisation structurelle » touche aussi la ville de Casablanca dans son ensemble, ignorée selon eux dans les politiques sportives d’aménagement.


Une capitale économique reléguée


Les Ultras pointent du doigt un désintérêt flagrant pour Casablanca, reléguée au second plan malgré son poids historique et sportif. Ils déplorent notamment l’éloignement du futur stade en construction à Ben Slimane, l’indigence des infrastructures sportives locales, ainsi que l’exclusion de la ville des grandes affiches du Mondial 2030 et de la CAN 2025.


Condamnation des peines lourdes contre les supporters


Autre motif de colère : les condamnations jugées excessives à l’encontre de jeunes membres du mouvement ultra, certains écopant de peines allant jusqu’à quinze ans de prison, malgré l’absence de victimes. Les groupes affirment œuvrer depuis des mois à la sensibilisation et à la responsabilisation de leurs membres, et appellent à un traitement plus juste et humain de ces dossiers.


Des attaques médiatiques et politiques ciblées


Le communiqué condamne fermement les « campagnes de diffamation orchestrées par certaines voix médiatiques », accusées de diaboliser le mouvement ultra en le présentant comme un danger public, tout en ignorant ses actions positives et sa contribution historique à la ferveur patriotique.


Une réponse aux responsables déconnectés


Enfin, les Ultras fustigent les déclarations méprisantes de certains responsables, notamment celles affirmant que « ceux qui n’aiment pas Casablanca peuvent la quitter ». Ils dénoncent un climat de mépris général envers les clubs, leurs publics et l’histoire de la ville.


Un acte de résistance, pas une désertion


« La passion ne se dompte pas », concluent-ils. Ce boycott n’est pas une fuite, mais un signal fort adressé à ceux qui banalisent l’échec sportif et institutionnel. Une manière de rappeler que le public casablancais n’est pas un simple décor, mais un acteur majeur de la scène footballistique marocaine.

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