Le sport est l’un des secteurs les plus influents au monde, capable de transcender les frontières, d’unir les peuples et de déclencher des émotions uniques. Pourtant, derrière cette image rassembleuse, se cache une réalité moins reluisante : l’impact environnemental des événements sportifs, en particulier du football, est préoccupant.
Entre la pollution générée par les déplacements des équipes à travers les vols, la consommation d’énergie des infrastructures et les tonnes de déchets plastiques abandonnés dans les stades, le sport roi a des responsabilités à assumer pour le compte de la planète.
Charles Olusegun Vidjanangni, président de ‘’FORAM Initiatives’’, une organisation engagée dans la lutte contre les déchets plastiques sur les terrains de football, nous a confié que « le football fait partie des industries qui polluent beaucoup plus l’environnement, à travers les millions de déchets plastiques que les supporters déversent dans les stades. » En effet, selon Antoine Miche, fondateur de Football Écologie France, un simple match de football peut produire jusqu’à dix tonnes de déchets dont une grande partie est constituée de plastiques à usage unique.
Des stades saturés de plastique
Dans les grandes compétitions internationales, l’ampleur du phénomène reste cruciale et inquiétante. Les gobelets jetés, les bouteilles d’eau abandonnées, les emballages alimentaires et autres accessoires éphémères s’accumulent çà et là. À chaque coup de sifflet final, ce sont des tonnes de déchets qui finissent dans des décharges et augmente davantage, la quantité de déchets plastiques dans la nature.
Et cette réalité n’est pas seulement propre aux grandes compétitions. Les ligues nationales, les tournois régionaux, et même les matchs sans grande envergure sont confrontés au même problème.
L’impact du réchauffement climatique sur le sport
Le réchauffement climatique a un impact direct sur le monde du sport, et ce, en raison de la hausse des températures globales. Aujourd'hui, il n’est pas rare de voir des "pauses fraîcheur" observées pendant les matchs, particulièrement dans les régions où les températures dépassent régulièrement les 30 °C. Ces interruptions, destinées à permettre aux athlètes de se rafraîchir et de s'hydrater, témoignent de l'adaptation nécessaire face aux vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et intenses.
Ces conditions extrêmes, non seulement, affectent les performances sportives, mais posent également des risques pour la santé des joueurs, augmentant les cas de déshydratation, d'épuisement thermique et de coups de chaleur. Au-delà des terrains, le changement climatique remet en question l'organisation de certains événements sportifs, obligeant les fédérations à repenser les calendriers et à investir dans des infrastructures plus adaptées aux nouvelles réalités climatiques.
Cela dit, avec les nouvelles innovations qui consistent à rendre les grands événements sportifs compétitifs, les acteurs polluent davantage l’environnement à travers l’émission du gaz à effet de serre, la destruction des espaces et l’usage des déchets plastiques. Le feedback, est simple, ce sont les athlètes qui payent de plus en plus le prix. Le problème est donc crucial et délicat.
Ces dernières années, la plus grande compétition africaine de football, qui est la Coupe d’Afrique des Nations est de plus en plus reportée à cause des fortes pluies liées au dérèglement climatique et est désormais disputée à l’été. La préoccupation devient donc un couteau à double tranchant.
Vers des stades écoresponsables
Plusieurs acteurs sont désormais engagés dans la protection de la planète à travers la lutte contre les déchets plastiques et la sensibilisation pour l’organisation des événements sportifs à empreinte sans carbone. On peut citer entre autres, le Fair Play For Planet, StadiumGO, Sportingoodz, et Decathlon qui sont toutes des initiatives françaises.
Certains clubs européens montrent aussi l’exemple. Le club Forest Green Rovers, en Angleterre, est souvent cité comme le club de football le plus écoresponsable au monde. Avec son stade entièrement en bois, son énergie provenant à 100 % de sources renouvelables et son alimentation exclusivement végétarienne, ce club de troisième division anglaise fait preuve d’une volonté manifeste pour démontrer qu’il est possible de concilier la passion du sport et le respect de l’environnement.
En Afrique de l’Ouest, l’ONG, Forum Initiative utilise le concept de l'éco-supporterisme de France Écologie Football pour sensibiliser les millions de supporters sur ‘’le zéro pollution plastique dans le football’’. Le projet a lancé en 2023 la Campagne International ECO-SUPPORTERS pour le Net Zéro dans le Football. Ladite campagne consiste à former et à déployer des ECO-SUPPORTERS sur les stades lors des matchs et compétitions des leagues nationales, des CAN, et des Championnats Africain de football scolaire.
La presse sportive s’en mêle
L’Union des Professionnels de la presse sportive du Benin (UPSB), a inséré dans son programme de l’année 2024, la sensibilisation pour les stades sans déchets plastiques. Ainsi, en marge de la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse, et en collaboration avec la société nationale de gestion des Déchets, l’union a institué une campagne de salubrité au stade René Pleven de Cotonou avec à la clé une communication à l’endroit des clubs de football.
Le football, en tant que sport le plus suivi au monde, possède une influence unique pour sensibiliser aux enjeux environnementaux. Au-delà des infrastructures, il peut promouvoir des pratiques écoresponsables : stades solaires, gestion des déchets ou réduction de l’empreinte carbone des événements. Les joueurs, clubs et fédérations doivent s'engager activement comme ambassadeurs de la durabilité, en collaborant avec les communautés et les ONG pour des campagnes éducatives et des actions concrètes, comme le reboisement ou la gestion de l'eau.
Toutes les parties prenantes doivent assumer leur responsabilité pour faire du football un moteur puissant en faveur de la protection de notre planète. l'environnement.
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