Wydad AC – Mokwena, huit mois sans salaire : le fiasco d’un projet en fin de Saison !
- Omar Chraibi
- Apr 8
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Alors que la Renaissance Sportive de Berkane a déjà plié le sort du championnat marocain, s’adjugeant le titre de la Botola Pro à plusieurs journées de la fin, la situation du Wydad Athletic Club vire au naufrage institutionnel. Hors course en championnat, éliminé prématurément en Coupe du Trône dès les huitièmes de finale, le club casablancais n’a plus rien à jouer cette saison… si ce n’est sa crédibilité.
Et pourtant, le Wydad est censé représenter le Maroc – et plus largement le continent africain – lors de la prochaine Coupe du monde des clubs, prévue aux États-Unis en 2025. Un honneur immense, mais dont la préparation semble aujourd’hui totalement décorrélée de la réalité du terrain. Au centre de la tempête : Rulani Mokwena, entraîneur sud-africain au bord de la rupture après huit mois passés sans percevoir le moindre salaire.
Une gestion indigne du standing du club
Arrivé en juillet dernier dans un contexte euphorique, Mokwena incarnait l’espoir d’une révolution technique. Jeune, méthodique, rompu aux exigences du haut niveau africain, l’ancien coach des Mamelodi Sundowns avait tout pour relancer la machine wydadie. Mais à Casablanca, les promesses ont vite laissé place aux désillusions.
Depuis son arrivée, pas un centime ne lui a été versé, révèlent des sources concordantes relayées par SABC Sport. Pire encore, l’ensemble de son staff – composé de techniciens expérimentés comme Allan Freese, Sinethemba Badela et Sean Louw – se trouve dans la même situation. En silence, Mokwena aurait même dû financer personnellement une partie du matériel d’entraînement, face à la désorganisation du club.
Une saison blanche et un vestiaire à l’abandon
Sportivement, le Wydad ne répond plus. Éliminé prématurément de la Coupe du Trône, distancé au classement par Berkane en championnat, le club vit l’une de ses saisons les plus ternes de la décennie. Le public, longtemps fidèle, commence à exprimer sa lassitude face aux dérives d’une direction incapable d’offrir les garanties minimales de gestion.
Dans ce contexte délétère, Mokwena n’a toujours pas autorisé ses avocats à saisir la FIFA pour non-respect du contrat – un contrat pourtant signé jusqu’en juin 2027. Le technicien continue d’honorer ses fonctions, sans appui, sans visibilité, sans salaire. Un choix qui illustre sa rigueur professionnelle, mais qui ne pourra durer éternellement.
La Coupe du monde des clubs en point d’interrogation
Le plus grand paradoxe demeure : malgré cette débâcle généralisée, le WAC portera les couleurs du Maroc à la Coupe du monde des clubs 2025 aux États-Unis. Une compétition mondiale, avec les regards de la planète braqués sur la performance des représentants africains.
À ce jour, rien ne laisse penser que le Wydad, dans son état actuel, soit en mesure d’assumer ce rôle. L’effectif est démobilisé, les finances dans le rouge, et le staff sur le départ. À moins d’un sursaut administratif immédiat, le risque est grand de voir le club arriver à ce rendez-vous planétaire dans une forme catastrophique, bien loin du standing qu’il prétend défendre.
Une rupture inévitable ?
La question n’est plus de savoir si Mokwena quittera le Wydad, mais quand. Les discussions en interne penchent vers une séparation imminente, avant même les dernières journées de championnat. Le départ du technicien sud-africain, dans ces conditions, serait le triste épilogue d’un projet torpillé par l’amateurisme et la mauvaise foi contractuelle.
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